Conclusion du Collectif révolution permanente

Camarades

Au nom du Collectif Révolution Permanente, je vous remercie de l’invitation à participer à cette conférence internationale.

Pourquoi une conférence internationale ? Le but ne peut être que d’adopter un programme, une compréhension commune des événements et des tâches.

Le Collectif Révolution Permanente a signé deux déclarations avec le PCL/ITO sur l’événement principal de la lutte de classe mondiale cette année. Ces deux résolutions constituent un pas en avant considérable, malgré la petite taille du CoReP et l’isolement national du PCL, car :

  • Elles condamnent l’invasion impérialiste russe et l’élargissement de l’OTAN.
  • Ils qualifient la Russie et la Chine d’impérialistes,
  • Ils considèrent que dans chaque pays impérialiste, l’ennemi principal est sa propre bourgeoisie,
Mais la direction du PCL a cessé de chercher à adopter des résolutions communes. La direction du PCL a refusé de préparer une conférence internationale commune avec le CoReP.

La direction du PCL a préféré faire la cour à des organisations, plus grandes, mais qui ont refusé de défendre l’Ukraine contre l’invasion. Ils ont refusé de défendre la position de Lénine et Trotsky, le droit à l’autodétermination pour un peuple opprimé de se séparer et de former son propre État. L’une d’entre elles est présente à la conférence et le camarade d’OKDE/TRI vient d’expliquer que sa position est la neutralité entre la Russie et l’Ukraine. L’autre, sur la même position, Partido obrero est resté en Argentine.

La direction du PCL s’est opposée aux propositions du CoreP à la « refondation » de l’ancienne « Opposition trotskyste internationale ». Mais sur quelle base ?

  1. Un point positif est votre position sur la 4e Internationale car, nous sommes d’accord, la 4e est morte. Mais vous cherchez des « trotskystes conséquents » qui n’ont pas rompu, je cite, « ouvertement et complètement avec le marxisme révolutionnaire ».
  2. Une analyse de la situation mondiale comme une polarisation imaginaire entre « la gauche » et « la droite ». Mais c’est une idéologie qui est étrangère à l’Internationale communiste et à la Quatrième Internationale ;
  3. Une révision du programme de la Quatrième Internationale en défendant le « front unique anti-impérialiste » qui a toujours servi et servira toujours à justifier les capitulations devant les fractions bourgeoises.


Le front unique anti-impérialiste est l’alliance entre le prolétariat et la bourgeoisie nationale dans les pays dominés. Il était erroné au moment de son adoption par l’IC, il s’est avéré catastrophique en Chine. Au lieu de cela, les communistes ont adopté la révolution permanente comme stratégie cohérente avec l’analyse de l’impérialisme comme une époque de déclin capitaliste.

La rupture de la Quatrième Internationale en 1952-53 a résulté de l’adaptation de sa propre direction, en 1949-51, au stalinisme apparemment triomphant et au nationalisme bourgeois des pays dominés. Mendel et Pablo ont effectué une révision du programme à partir de deux points : le retour à la possibilité de réformer l’État ouvrier et les partis « communistes », et la régression dans le front unique anti-impérialiste.

Le front uni anti-impérialiste est le front populaire dans les pays dominés. L’application du front unique anti-impérialiste par les anciennes sections de la IVe Internationale, par les centres révisionnistes des épigones, a conduit à échec sur échec, à la liquidation et à la dispersion en Bolivie, en Argentine, en Algérie, au Sri Lanka, en Palestine, en Iran, au Mexique, au Venezuela, etc.

Camarades du PCL, du NPA, de l’OKDE, de la L5I, dans quel pays le front unique anti-impérialiste doit-il être appliqué aujourd’hui ?

La 4e Internationale a été détruite en tant que centre international par sa propre direction de 1949 à 1953. Plus de 60 ans plus tard, il n’y a donc aucune possibilité de refondation.

Où sont les « trotskystes conséquents » que la direction du PCL oppose à la CoReP ? L’UIT-QI, la « 4ème Internationale » pablo-mandéliste, le PO argentin, le RRP russe ne sont pas la solution, mais une partie du problème :

  • Les jeunes camarades du PRR de Russie viennent de dire, en vidéoconférence, qu’ils ont choisi une position de neutralité dans la guerre. Nous devons les aider à rompre avec le grantisme et à développer le combat contre l’invasion de son impérialisme.
  • Avec la LIT-QI et la TICR (« secrétaire général » Prosbting), l’UIT-QI, le 13 mars, se prononce « pour la rupture des relations diplomatiques avec la Russie par tous les gouvernements », c’est-à-dire ceux des puissances impérialistes occidentales (y compris l’Italie).
  • Le PO renvoie dos à dos la Russie et l’Ukraine. Il estime que la Russie n’est pas capitaliste. Au parlement de Buenos Aires, comme le député du PTS, les deux députés du PO (dont son leader Solano) ont voté le 3 septembre une motion commune avec tous les partis bourgeois en solidarité avec Kirchner.
A bas l’héritage pourri des Lambert, Pablo, Healy, Mandel, Cliff, Lora, Moreno, Posadas, Grant et autres ! Assez de la confusion centriste qui prolonge la crise de direction du prolétariat !

Pour préparer la victoire de la révolution socialiste mondiale, il est nécessaire de construire une nouvelle internationale. Sur la base du programme communiste, d’une réponse commune à l’invasion de l’Ukraine et au soulèvement en Iran, nous devons commencer sans plus tarder à rassembler les révolutionnaires prolétariens. Vive le bolchevisme !