Pour la libération de l’Irak et de l’Afghanistan, pour la défaite de l’impérialisme partout dans le monde, pour l’unité de tous travailleurs contre le terrorisme aveugle

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Le 7 juillet, quatre explosions dans trois rames de métro et un bus de Londres ont tué 56 personnes et blessé plusieurs dizaines. D’après les informations officielles, les attentats ont été commis, de manière imprévisible, par des jeunes hommes qui y ont perdu eux-mêmes la vie, quatre Britanniques provenant de familles immigrées du Pakistan et de la Jamaïque. Plusieurs communiqués différents ont revendiqué ces attentats. Cependant, tous se réclamaient de la nébuleuse islamiste Al-Qaida et demandaient l’évacuation de l’Irak par le Royaume-Uni.
Les plus grands terroristes sont Bush, Blair, Chirac, Poutine, Sharon. Or, ils n’étaient pas visés par les attentats de Londres qui s’en sont pris au contraire à la classe sociale capable de mettre fin à l’intervention en Irak, à la domination impérialiste de quelques puissances sur le reste du monde et de renverser le capitalisme mondial. Les communistes condamnent pour cela les attentats de Londres et le terrorisme aveugle en général.
Les bolcheviks ne récusent pas pour autant toute violence. Sont légitimes la prise en charge par les travailleurs et tous les opprimés de leur propre protection contre la police, l’armée, les briseurs de grève, les fascistes ; la prise du pouvoir par la classe ouvrière (insurrection) ; la guerre du pouvoir ouvrier contre la contre-révolution interne et les interventions étrangères (dictature du prolétariat)…

Les principaux responsables de l’insécurité du monde sont les dirigeants politiques et militaires des puissances impérialistes

Ces attentats prouvent que George Bush, ou son larbin Tony Blair, sont bien incapables d’éliminer cette forme de terrorisme. A l’opposé, ils l’alimentent en permanence par leur politique, qui découle de la domination des puissances impérialistes sur l’ensemble de la planète.
Historiquement, les grands Etats d’Amérique et d’Europe ont pratiqué l’esclavagisme, tous les empires coloniaux ont été bâtis par des conquêtes brutales, dont des massacres d’innocents. Ils ont été maintenus jusqu’à la seconde moitié du 20e siècle par la Grande-Bretagne, la France, Japon, la Belgique, les Pays-Bas, la Portugal, l’Espagne, l’Italie, l’Allemagne, etc. au moyen du recours récurrent à la terreur contre les peuples d’Asie et d’Afrique. Les Etats-Unis se sont emparés d’une partie du Mexique et sont intervenus à de multiples reprises dans le reste du continent et dans le monde entier.
Si on désigne par terrorisme des actes militaires contre des civils désarmés pour atteindre ses objectifs politiques, alors, la bombe atomique que l’impérialisme américain a employé pour faire céder son rival japonais, voici 60 ans, ou le bombardement par les Alliés de Dresde et celui de Guernica par les franquistes furent des actes terroristes de bien plus grande envergure : 140 000 habitants de Hiroshima ont été tués. Les terroristes de Londres ont sacrifié leurs vies, les terroristes de Hiroshima et Nagasaki n’avaient guère pris de risques et ont coulé après ce crime des jours paisibles.
Toutes les puissances impérialistes (dont les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne) ont alimenté l’animosité des Arabes et des musulmans du monde entier par leur appui à la fondation d’Israël, qui est né du terrorisme contre les habitants arabes (la plupart musulmans) de la Palestine, les chassant par millions de leur pays d’origine par la force. L’Etat sioniste qui fait aujourd’hui des Arabes d’Israël des citoyens de seconde zone et pratique la terreur militaire contre les masses de Cisjordanie et de Gaza.
Toutes les puissances impérialistes (y compris la France et l’Allemagne) suscitent dans le monde le ressentiment de tous les opprimés, à cause de leur occupation de l’Afghanistan. L’Etat britannique et l’Etat américain ont accumulé la haine pour leur invasion de l’Irak sous prétexte de liens inexistants du régime de leur ancien complice Hussein avec Al-Qaida et de détention tout aussi fictive « d’armes de destruction massive ». L’armée américaine, avec l’aide de l’armée britannique, a détruit Fallouja en novembre 2004, tuant au passage des centaines de civils qui n’avaient pu fuir la ville. L’armée et les services secrets américains détiennent de manière arbitraire des milliers de prisonniers capturés lors de leurs expéditions coloniales dans leurs camps d’Afghanistan, d’Irak et de Cuba. Ces détenus sont en outre soumis à des humiliations et des sévices.
Malgré leurs proclamations démocratiques, tous les Etats capitalistes dominants (Etats-Unis, Japon, Allemagne, France, Grande-Bretagne…) pratiquent sous des formes diverses la xénophobie et la persécution des immigrants, voire la discrimination et le racisme contre leurs descendants (ou ceux des anciens esclaves). Le chômage et les persécutions policières exaspèrent la jeunesse noire, arabe, pakistanaise, turque… d’Amérique du Nord et d’Europe de l’Ouest. Comme les autres, la Grande-Bretagne concentre ses citoyens les plus pauvres dans des ghettos et entretient la suspicion, à cause de sa politique « antiterroriste », contre tous les musulmans.

Non au « droit de tirer » pour la police ! Retrait immédiat des troupes britanniques d’Irak! À bas le gouvernement bourgeois de Blair ! Pour un gouvernement ouvrier en Grande-Bretagne !

Le 22 juillet, la police britannique a tué, de sept balles dans la tête, un jeune travailleur brésilien qui n’avait rien à voir avec les attentats. Le maire de Londres, le travailliste de gauche Ken Livingstone, l’organisateur du Forum social européen d’octobre 2004, a refusé à condamner l’assassinat commis par la police. Cette bavure découle du « droit de tirer » accordé à la police bien avant les attentats, de même que le gouvernement du Parti travailliste de Tony Blair avait auparavant restreint les libertés démocratiques, dont l’obligation d’une carte d’identité : « Terrorism Act » » de 2000, « Anti-Terrorism Crime and Security Ac » de 2001, « Prevention of Terrorism Act » de 2005…
Depuis 1997, Tony Blair gère loyalement le capitalisme britannique à la tête de l’Etat monarchique du Royaume-Uni. Au plan domestique, Blair et son ministre de l’économie Brown ont maintenu toutes les mesures de Thatcher, dont les dispositions anti-grève et les privatisations, ont abaissé la fiscalité sur les riches et les patrons, ont entamé la privatisation des hôpitaux et de l’enseignement public, démantèlent le système de logement social, etc.
Le gouvernement Blair n’a cessé de restreindre l’immigration, y compris celle des réfugiés venant chercher asile dans une des plus vieilles démocraties bourgeoises : « Immigration and Asylum Act » de 1999, « Nationality Immigration and Asylum Act » de 2002, « Asylum and Immigration Act » de 2004.
Comme les gouvernements du Parti conservateur, le principal parti bourgeois, les gouvernements du Parti travailliste, le parti traditionnel de la classe ouvrière, ont toujours géré une armée pléthorique, des bases militaires à l’étranger, des services secrets pratiquant le terrorisme et la torture en Irlande et ailleurs. Comme les conservateurs, les travaillistes ont occupé la partie nord de l’Irlande. Dans le fil de cette tradition social-impérialiste, le gouvernement Blair a fourni des troupes aux interventions en Bosnie, en Afghanistan et en Irak.
La tâche immédiate de la classe ouvrière de la Grande-Bretagne est d’empêcher les interventions de son impérialisme, de bloquer l’offensive capitaliste continue depuis Thatcher et de renverser le gouvernement bourgeois actuel. Les militants ouvriers, syndicalistes, travaillistes, révolutionnaires doivent rompre avec le gouvernement Blair et s’engager dans la voie d’un gouvernement ouvrier, qui satisfera les revendications des travailleurs, tendra la main aux peuples opprimés, sans hésiter à exproprier les grands groupes capitalistes. Pour cela, il faudra que l’avant-garde constitue un parti révolutionnaire de type bolchevik à l’échelle de toute la Grande-Bretagne, en lien avec les travailleurs conscients des autres pays d’Europe et du monde.

Les reculs de la classe ouvrière à l’échelle mondiale ont renforcé partout l’obscurantisme et le cléricalisme

La trahison de la vague révolutionnaire des années 1960 et 1970 par les courants nationalistes petits-bourgeois, par les directions syndicales corrompues, par les partis sociaux-démocrates et par les partis staliniens version Moscou ou Pékin, a permis à la bourgeoisie mondiale de reprendre l’offensive. En Grande-Bretagne, Thatcher est parvenue, grâce à la complicité du Parti travailliste et de la direction des TUC, à vaincre la grève des mineurs de 1983-84. La retraite du prolétariat mondial s’est accrue avec la disparition de l’URSS en 1991 et la restauration consécutive du capitalisme en Russie.
Le sursis qu’a connu le capitalisme ne lui assure aucun avenir, il voue l’humanité à la destruction de son environnement, aux crises économiques, aux guerres.
La bourgeoisie est devenue depuis longtemps une classe réactionnaire. Elle a renoncé à l’anticléricalisme dont elle se servait au temps où elle luttait contre la monarchie. Partout, elle tend à sombrer dans l’obscurantisme et elle recourt de plus en plus souvent à l’opium de la religion qui a toujours servi à légitimer l’exploitation et la domination d’une minorité de la société sur les autres, bien avant le capitalisme. Les dirigeants des pays les plus avancés affichent des croyances religieuses. Bush prétend être guidé par son dieu et a annoncé la guerre contre l’Irak comme une croisade.
Les Eglises chrétiennes ont joué un rôle dans l’offensive de l’impérialisme depuis les années 1980. L’Eglise catholique et les Eglises protestantes ont , sous le pontificat de Wojtyla, de 1978 à 2005, a endigué la montée de la révolution politique contre la bureaucratie en Europe centrale et y ont contribué à la restauration du capitalisme. En Pologne, comme conséquence du rejet de la bureaucratie et de la destruction de la 4e Internationale, l’Eglise catholique a dirigé de fait le syndicat Solidarność. En Allemagne, les Eglises protestantes ont contrôlé les manifestations et tout fait pour faciliter l’absorption de la RDA par l’impérialisme allemand. Le pape Ratzinger vient d’inaugurer son règne par un voyage dans son pays d’origine, l’Allemagne, aux frais de l’Union européenne.
En Algérie, la dictature du FLN a encourage durant plusieurs années délibérément l’islamisme pour faire diversion à la lutte de casse du prolétariat et n’a pas hésité pour cela à renforcer l’oppression des femmes en édictant en 1984 un nouveau Code de la famille. La restauration du capitalisme en Russie et en Europe de l’Est a signifié la remise en selle des différentes Eglises chrétiennes, orthodoxe ou catholique, avec des immixtions dans le système scolaire, des atteintes au droit des femmes à la contraception et à l’avortement, voire l’instauration de religions d’Etat.
Dans les pays dominés, les partis nationalistes bourgeois à prétention « socialiste » ont cédé du terrain aux nationalistes bourgeois à discours religieux.
En Afrique du Sud, l’Eglise anglicane a été chargée d’organiser la réconciliation des masses noires avec les bourreaux de l’apartheid. Au Brésil, le Parti des travailleurs est infiltré depuis sa naissance par le clergé catholique. La religion sert aux masses, laissée sans perspective révolutionnaire, de consolation illusoire. Dans les pays dominants, si les jeunes opprimés ne trouvent pas le chemin de la révolution sociale, ils deviennent sensibles aux discours identitaires, y compris les plus réactionnaires, ceux à base religieuse. Dans les quartiers populaires du Maghreb, dans les camps de réfugiés palestiniens, etc. les islamistes acquièrent une base sociale en fournissant de l’aide à la population paupérisée par le capitalisme grâce à des fonds en provenance d’Arabie saoudite et d’Iran. Dans les pays dominés, si, faute de parti révolutionnaire, le prolétariat ne prend pas la tête de l’émancipation nationale, s’il ne supplante pas les directions nationalistes bourgeoises laïques, la place est libre pour les courants bourgeois cléricaux qui sont parmi les pires ennemis du prolétariat, des femmes, de la jeunesse, des minorités nationales ou religieuses.
Cela renforce la réaction à l’échelle mondiale : refus de la prophylaxie contre le sida par tous les chefs religieux dans le monde entier, lapidations de femmes et condamnation d’homosexuels dans certains pays d’Amérique, d’Asie et d’Afrique, attaques chrétiennes contre les centres d’avortement en Europe et aux Etats-Unis, multiplication d’agressions contre les minorités chrétienne, bouddhiste, musulmane… au Proche-Orient et en Extrême-Orient.

Toute religion est oppressive ainsi qu’au service de la propriété privée et de l’État bourgeois

Pour leurs promoteurs, les attentats de Londres n’avaient pas pour but de renverser l’ordre capitaliste mondial, mais de l’aménager en faisant pression sur les gouvernements des puissances impérialistes.
Certains courants politiques bourgeois se proclament à leur débuts internationaux : tiers-mondisme, latino-américanisme, panarabisme, certains islamistes qui prétendent représenter l’ensemble des « croyants » contre les « incroyants ». Mais comme la classe bourgeoise est toujours nationale, comme les seigneurs n’ont qu’une base locale, leurs expressions politiques ne peuvent conserver un caractère international. Ainsi, quelque soit leur démagogie populiste initiale, tous les partis anti-impérialistes des classes dominantes, qu’ils soient laïques ou cléricaux, révèlent pleinement leur attachement à la propriété privée et à l’État bourgeois au moment de leur accession au pouvoir.
Cela les conduit à l’abandon de toutes leurs prétentions internationalistes, à la contre-révolution interne et, finalement, à la capitulation devant l’impérialisme. Car la seule possibilité de lutter réellement contre la domination impérialiste réside dans la mobilisation armée des masses ouvrières, plébéiennes et paysannes qui s’en prennent alors aux possédants locaux, comme elles l’ont fait au cours de la révolution chinoise ou la révolution cubaine, malgré la stratégie populiste et guérillériste de leur direction.
Le nassérisme égyptien, le Baas irakien et le FLN algérien l’ont prouvé ; le Baas syrien, le gouvernement turc et le régime iranien le montrent ; il en sera de même du Hamas palestinien et du Hezbollah libanais… qui vient d’ailleurs d’entrer dans un gouvernement avec tous les partis bourgeois du Liban, dont les exterminateurs de réfugiés palestiniens désarmés en 1982. Là où il le peut, le Hamas aggrave l’oppression des femmes de Palestine et il persécute les Palestiniens athées ou chrétiens.

En Iran en 1953, en Irak en 1958, en Indonésie en 1965 et en Afghanistan en 1979, les islamistes ont servi l’impérialisme

L’impérialisme britannique et l’impérialisme américain ont misé durant des décennies sur les courants politiques les plus réactionnaires des pays dominés, dont les islamistes de « l’empire des Indes », de l’Arabie, d’Iran, d’Indonésie, d’Afghanistan…, contre toute menace de révolution socialiste et même contre les régimes nationalistes qui tentaient de desserrer leur étreinte. En Algérie, les services secrets américains ont trafiqué avec le FIS pour affaiblir l’impérialisme français qui s’appuyait sur la dictature du FLN.
Des Etats à constitution musulmane, comme l’Arabie saoudite ou le Pakistan, torturent les prisonniers que leur a livrés la CIA après leur capture en Afghanistan et en Irak.
Dans le cas d’Al-Qaida, tout le monde sait que le réseau du capitaliste saoudien Ben Laden a été créé avec l’aide des services secrets américain et pakistanais (CIA et ISI) contre le régime laïque, avant même l’intervention de l’URSS, pour rétablir l’autorité des imams et des chefs tribaux sur l’Afghanistan. De 1978 à 1989, les medias des Etats-Unis et d’Europe appelaient ces réactionnaires des « résistants » et des « combattants de la liberté ». Ce n’est qu’après les attentats de New York que les medias capitalistes, les idéologues bourgeois et les partis réformistes ont découvert l’oppression des femmes par le régime des Talibans et se sont mis à présenter leur rival, le chef féodal et musulman Massoud, comme un « démocrate ». Aujourd’hui, l’Afghanistan est occupé, sa constitution est cléricale et ses femmes restent couvertes de la burka.
Si Ben Laden s’est retourné contre son ancien maître, les racines sociales d’Al-Qaida, son idéologie et ses méthodes politiques, dont le terrorisme aveugle, n’ont pas changé.

Le terrorisme aveugle est inefficace et pénalise les travailleurs immigrés

S’en prendre à la population civile pour vaincre a été pratiquée par les armées coloniales européennes, toutes les armées lors des conflits entre impérialismes des deux guerres mondiales, les fondateurs d’Israël, voire des nationalistes petits-bourgeois (l’ETA et l’IRA s’y sont parfois livrés).
Les marxistes prennent parti pour les opprimés et leur reconnaissent le droit de s’armer. S’ils condamnent les attentats contre les grands patrons, les dirigeants politiques bourgeois et les généraux, tels qu’ils ont été menés à la fin du 20e siècle par l’IRA, l’ETA, la RAF, les BR, AD…c’est parce qu’ils sont contre-productifs et qu’ils éloignent le moment de l’auto-émancipation du prolétariat. En outre, ces actions sont propices aux manipulations des polices et des services secrets.
S’en prendre à la population civile en guise de vengeance a toujours été une pratique des armées coloniales et de toutes les armées lors des conflits entre puissances impérialistes lors des deux guerres mondiales, ainsi que fondateurs de l’Etat d’Israël. Certains courants nationalistes petits-bourgeois, comme l’ETA et l’IRA, s’y sont parfois livrés.
Les attentats de Londres ne relèvent pas des actions de la guérilla anti-impérialiste, puisqu’ils ne visaient en aucun cas des cibles militaires, ni même du terrorisme individuel, puisque les victimes ne sont pas les responsables politiques des invasions et des occupations de l’Afghanistan et de l’Irak (ou de la Côte d’Ivoire et de Haïti). Au même moment, le Premier ministre britannique, le Président des Etats-Unis, le Président de la République française, etc. se réunissaient, en toute tranquillité et luxe, dans le cadre du « sommet du G8 », à Gleneagles, dans le nord du pays.

Le terrorisme généralisé est totalement réactionnaire

Le terrorisme aveugle actuel des fondamentalistes islamistes sert aux chefs des puissances impérialistes, mais aussi à ceux des Etats oppresseurs de moindre envergure, comme Poutine (présent au G8) ou Sharon, à justifier leurs attaques contre les peuples opprimés et contre leurs propres prolétariats.
Les bombes dans le métro ou les autobus aident les gouvernements du G8 et les autres à légitimer le renforcement des corps de répression qui protègent la bourgeoisie et qui garantissent les rapports d’exploitation. Elles leur permettent de diminuer les libertés démocratiques. L’Etat britannique a une véritable tradition dans ce domaine : le « public order act » de 1936 édicté prétendument contre le fascisme a servi à réprimer la 4e Internationale et le CPGB ; le « criminal justice act » de 1988 adopté contre l’IRA a été utilisé contre les manifestations ouvrières ; la police anti-émeute mise sur pied en Irlande du Nord a été utilisée contre les mineurs de charbon.
Le terrorisme aveugle pousse les exploités des pays touchés à serrer les rangs autour de leurs exploiteurs, de leur Etat et même de leur gouvernement. Le seul gouvernement qui a été éliminé à la suite d’attentats fut celui d’Aznar, à cause de sa participation à la guerre en Irak et son soutien impérialiste. La mobilisation des masses face à la tentative d’Aznar d’accuser ETA a interdit au PSOE de soutenir davantage le gouvernement PP.
Les attentats comme ceux de Londres alimentent la xénophobie et le racisme, faisant de tout musulman, de tout Arabe ou de tout Pakistanais un suspect.
Le terrorisme aveugle à Londres fut une attaque contre la population laborieuse ou étudiante d’une grande cité cosmopolite du monde, comme ceux de Paris en 1995, de New York en 1993 et 2001 et de Madrid en 2004. Leurs lâches instigateurs prennent pour cible le prolétariat et la jeunesse, particulièrement vulnérables dans les transports en commun. Dans un raisonnement fanatique et raciste, ces imbéciles rendent responsables les peuples des actions de leurs gouvernements, alors que toutes ces villes ont connus des manifestations massives contre les expéditions coloniales et la politique extérieure de leurs propres Etats et de leurs armées impérialistes.
Les attentats contre la population juive en Israël, les assassinats de touristes en Indonésie, en Egypte et au Maroc, l’attaque d’une école par des kamikazes islamistes en Russie le 1er septembre 2004, les bombes contre des synagogues le 11 avril 2002 en Tunisie et le 15 novembre 2003 en Turquie, relèvent de la même logique réactionnaire, qui attise les antagonismes religieux et ethniques.
D’ailleurs, les fanatiques n’hésitent pas à égorger ou faire sauter des Arabes ou des musulmans, comme en témoignent les innombrables attentats des dernières années en Irak contre des civils, contre les partis kurdes, contre les églises chrétiennes, les mosquées chiites et les mosquées sunnites, comme les massacres en Algérie de travailleurs des faubourgs et des campagnes par la nébuleuse du GIA durant la décennie 1990.

Les organisations ouvrières rejettent les jeunes issus de l’immigration et les poussent dans les bras de la réaction cléricale

Les partis ouvriers traditionnels des pays impérialistes repoussaient depuis longtemps les travailleurs immigrés et leurs descendants. Mais ils se sont adaptés à cette nouvelle donne en abandonnant leurs vagues références au socialisme et en liquidant les conquêtes ouvrières quand ils accèdent au pouvoir. Le « New Labour » est un modèle du genre.
Les courants centristes les ont suivis. En Grande-Bretagne, le SWP cliffiste cherche désespérément, avec l’aide de l’ISG pabliste, à remettre sur pied l’ancien réformisme, chauvin et impuissant, tout en capitulant devant l’islamisme. En pratique, les pseudo-trotskystes ont canalisé le mouvement contre la guerre dans l’impasse du pacifisme, bavardant sur Bush et refusant de lutter pour chasser leur propre gouvernement. Ils transforment leurs militants en force d’appoint pour des Livingstone et des Galloway, issus du Parti travailliste et toujours partisans du contrôle de l’immigration. Le SWP refuse de condamner clairement les attentats de Londres.
Ainsi, le gouvernement du Parti travailliste qui occupe l’Irak et liquide toutes les acquis, mais aussi son ombre portée, le SWP, rejettent les jeunes d’origine immigrée du mouvement ouvrier, et jette une partie d’entre eux dans les bras des « barbus ». Comme tout clergé, les imams sont toujours des exploiteurs de la crédulité, mais certains vont jusqu’à envoyer des jeunes à la mort. Ces fanatiques leur promettent l’accès au paradis dont ils sont eux-mêmes peu pressés de jouir, pour leur faire assassiner des dizaines de travailleurs et de jeunes.

Pour en finir avec l’impérialisme et son revers, le terrorisme aveugle, il faut ouvrir la perspective de la révolution mondiale

Les révolutionnaires revendiquent, comme les islamistes, le départ des troupes d’occupation d’Irak. Mais le terrorisme aveugle prend pour cible les travailleurs.
Ces méthodes illustrent que la base sociale et les buts des nationalistes bourgeois, dont les islamistes, et des internationalistes prolétariens sont différents. Les révolutionnaires en appellent tant aux travailleurs d’Irak et d’Egypte qu’à ceux des Etats-Unis et de Grande-Bretagne. Le prolétariat des centres impérialistes a la capacité de paralyser les transports de troupes et de matériel de guerre, les télécommunications militaires, mais il lui faut se débarrasser de ses actuelles directions (Parti travailliste, bureaucratie du TUC, bureaucratie de l’AFL-CIO et de la SEIU, etc.) qui roulent pour leur bourgeoisie. Le prolétariat d’Irak a la capacité de diriger la lutte contre l’occupation étrangère de manière plus efficace que les débris haïs du Baas de Saddam Hussein, les nationalistes bourgeois du PDK et de l’UPK qui jouent la carte de l’impérialisme américain, les islamistes chiites ou sunnites qui assassinent plus d’Irakiens que de mercenaires de l’armée britannique et américaine.
Notre programme comporte la séparation de l’Etat et de toute religion, l’expulsion de tout prêtre de l’école, l’émancipation des femmes, le droit à l’autodétermination des minorités nationales, le droit à l’épanouissement sexuel des jeunes, l’égalité des droits pour les homosexuelles et homosexuels…
Notre théorie, le marxisme, est matérialiste. Elle est basée sur la confiance dans la capacité des travailleurs salariés à transformer le monde en prenant le pouvoir, en détruisant l’Etat bourgeois, en expropriant le capital et la grande propriété foncière, en planifiant l’économie, en supprimant les frontières. Ainsi, les producteurs associés dirigeant l’économie créeront les conditions pour débarrasser la société de l’aliénation religieuse, qui confère à des produits de l’imagination humaine des pouvoirs surnaturels, et de l’aliénation capitaliste, qui dresse le produit du travail social comme une force qui soumet les producteurs à la précarité et à l’exploitation.
Les bolcheviks incitent les travailleurs de toutes les croyances, de toutes les ethnies et de tous les pays à s’unir contre les patrons de toute croyance, de toute ethnie et de tout pays, pour prendre le chemin de leur émancipation collective, qui sera le premier acte de l’émancipation de toute l’humanité.

1er septembre 2005
Collectif Révolution Permanente
(GB France, GG Etat espagnol, LM Pérou)